Le congé pathologique est un droit spécifique accordé aux salariées enceintes lorsque la grossesse entraîne des complications médicales. Il s’ajoute, selon le cas, au congé maternité et ouvre droit à des indemnités. Voici l’essentiel à connaître : définition, durée, indemnisation, protections et démarches.
Comprendre le congé pathologique
En droit français, on distingue deux situations :
- Le congé pathologique prénatal (souvent appelé « congé de maternité pathologique ») : jusqu’à 14 jours maximum avant le congé maternité, en une ou plusieurs fois, sur prescription médicale. Il est rattaché au congé maternité.
- La prolongation postnatale pour état pathologique : en cas de suites de couches ou complications directement liées à la grossesse/à l’accouchement, le congé maternité peut être prolongé jusqu’à 4 semaines après le congé postnatal, sur certificat médical.
Ces dispositifs ont pour objectif de protéger la santé de la mère et de l’enfant lorsque la grossesse présente des risques particuliers.
Durée & conditions
- Prénatal : jusqu’à 14 jours calendaires (fractionnables) avant le début légal du congé maternité, sur décision du médecin ou de la sage-femme.
- Postnatal : prolongation possible jusqu’à 28 jours après le congé maternité si l’état de santé le justifie.
- Justificatifs : un arrêt de travail médical mentionnant l’état pathologique lié à la grossesse (ou aux suites de couches) est nécessaire.
Indemnisation : qui paie et combien ?
- Nature des indemnités : le congé pathologique prénatal et la prolongation postnatale sont indemnisés par la Sécurité sociale au même titre que le congé maternité (IJ maternité) : pas de délai de carence.
- Conditions d’ouverture de droits (régime général, à titre indicatif) : être assurée depuis au moins 10 mois à la date présumée d’accouchement et justifier d’un minimum d’activité/cotisations (ex. 150 h sur les 3 derniers mois ou un seuil de rémunération soumis à cotisations sur 6 mois).
- Montant : calculé sur la base des salaires des 3 mois précédant l’arrêt (dans la limite du plafond applicable), déduction faite des cotisations/CSG-CRDS.
- Maintien de salaire : il n’est pas automatique par l’employeur. Selon la convention collective/accord d’entreprise, un complément employeur peut s’ajouter. En pratique, l’employeur peut pratiquer la subrogation (il perçoit les IJ et vous verse le net maintenu).
Vos droits pendant le congé pathologique
- Protection contre le licenciement renforcée : dès la notification de la grossesse à l’employeur et jusqu’à 10 semaines après la fin du congé maternité. Seules exceptions : faute grave non liée à la grossesse ou impossibilité de maintenir le contrat pour un motif étranger à la grossesse (appréciation stricte).
- Congés payés & ancienneté : le congé pathologique rattaché à la maternité est assimilé à du temps de travail effectif pour l’acquisition des congés payés et l’ancienneté (comme le congé maternité).
Vos obligations & démarches
- Informer rapidement l’employeur de l’arrêt (transmission de l’avis d’arrêt de travail) et, si ce n’est pas déjà fait, déclarer la grossesse pour activer la protection et les droits maternité.
- Adresser l’arrêt à la CPAM (parties destinées à la caisse) dans les 48 h comme pour tout arrêt.
- Respecter les prescriptions médicales (repos, éventuelles heures de sorties si mentionnées). Le contrôle médical peut être diligenté par la caisse.
Retour au travail après le congé
- Visite de reprise obligatoire avec la médecine du travail après un congé maternité (quelle que soit sa durée) et après une absence pour maladie/AT d’au moins 60 jours. Elle permet d’évaluer l’aptitude et, si besoin, de proposer des aménagements (poste, horaires, temps partiel thérapeutique, etc.).
- L’employeur a une obligation d’adaptation raisonnable du poste si votre état de santé le requiert, sur avis médical.
Checklist express
- Consultez médecin/sage-femme → obtention de l’arrêt « état pathologique lié à la grossesse ».
- Envoyez l’arrêt à la CPAM sous 48 h + informez votre employeur.
- Vérifiez dans votre convention collective l’existence d’un complément employeur et la subrogation.
- Anticipez la visite de reprise (médecine du travail) et d’éventuels aménagements.
Bon à savoir : si l’enfant est hospitalisé à la naissance ou si la mère est hospitalisée, des règles de report/fragmentation du congé maternité existent. En cas de doute, rapprochez-vous de votre CPAM et de votre service RH.